Autrefois fait de lumière, l'homme s'est densifié dans la matière au point de s'y fossiliser et d'en rester prisonnier. Il n'est plus qu'un lointain et vague reflet de ce qu'il fût à son origine. Son âme s'est cristallisé au cœur de la pierre et l'amour s'est éteint. Siècles après siècles il a perdu la connaissance et la mémoire de son passé glorieux, pour finalement devenir son propre prédateur, en créant son enfer-me-ment.
L'homme peut-il retrouver cet état de grâce ? Peut-il inverser le cours des choses et se libérer de son matérialisme ? Peut-il redevenir créateur et non créature ? Peut-il sortir des ténèbres et se défaire de ses peurs ? Peut-il s'élever à nouveau ?
Peintre autodidacte et intuitif, Khylvyh invite le spectateur à une réflexion sur le devenir du genre humain. L'observateur est transposé de son confortable quotidien de citoyen consommateur dans cet univers sombre et aride où subsiste pourtant une certaine forme de vie. Cette rupture brutale avec la réalité engendre une interrogation qui peut se traduire selon le bagage émotionnel de chacun, par l'angoisse, le malaise ou l'effroi quand d'autres y verront une forme de dérision.
Toutefois la question essentielle qui se pose face au spectacle de ce monde fossilisé est d'un enjeu capital. Comment se nourrir quand il n'existera plus de forêts, quand les jardins et prairies seront réduits à de vastes étendues stériles de poussières et de roches et que les villes ne seront plus que ruines et cendres ? Sera-t-il possible de survivre sur une planète dévastée et sans vie, à l'image de ses étranges créatures dentues qui subsistent dans cet imaginaire ?
Où sont passés les humains, ces êtres doués de cœur et de raison ? Ne reste-t-il que des zombies errant à la recherche de consommables et de jetables ? |