Retrouvons Kreuzer (Tel Aviv' - cf chronique du EP "Death of the Beast") sur un split CD avec un projet solo bordelais bien industriel répondant au doux nom de Concrete Creeps Filth, dans un petit tirage limité à 100 copies. Kreuzer ouvre le bal dans une ambiance fin du monde avec un titre dark ambient pesant. On pourrait être au lendemain de la seconde guerre mondiale dans une Varsovie en ruine, où quelque part joue un vieux phonographe, alors que surgissent des engins militaires futuristes. La musique est corrosive et quelque peu martiale. Il s'en dégage une nostalgie propre à l'âme slave (très certainement due à ses origines russes), et l'on sent ce petit frémissement lorsque les anges descendent sur Terre pour apporter leur réconfort aux mourants et mutilés. L'indus de ce jeune "compositeur" est prenante et saisissante. Elle couvrira votre peau de frissons et on regrettera que cela ne soit pas plus long... Je vous recommande de suivre ce jeune homme de près, car il est prometteur !
Concrete Creeps Filth, qui est un personnage productif (il suffit d'aller jeter un oeil sur son site...), poursuit dans une lignée plus dure, plus agressive. Si son compère venait apaiser l'âme, lui vient la torturer, et vous découper la cervelle à la scie circulaire. Ses compositions industrielles ont une approche plus bruitiste et décapante. Le titre "anti pace maker" est rythmé et déconstruit, quelque peu déroutant et pourtant fascinant. Les morceaux sonnent comme une matière instable aux réactions imprévisibles et c'est sans doute par prudence qu'ils sont plus courts que ceux de Kreuzer.
C'est pour ma part une très bonne surprise et j'apprécie beaucoup ce petit duo, avec toutefois une préférence toute particulière, pour le travail de Kreuzer qui vient chercher et arracher nos émotions au plus profond de notre être. Ainsi je vous recommande vivement ce split franco-israëlien...