Ce trio allemand n'en est pas à ces débuts. Formé dans les années 90, il réuni
Torsten Heise (synth/voc),
Mike Langer (synth/voc) et
Guido Litke (guit/dr) qui proposent une EBM modern et progressive alors que l'electro synthé pop commence à s'essouffler et à décliner. La musique de Digital Factor est à la fois binaire, froide et sereine tout en étant raffraîchissante et entrainante. Le chant passe de l'anglais à l'allemand et quelques riffs de guitare s'insinuent dans les compos, comme sur le très sympathique "the Li(e)ons". "Morning star" se fait plus electro pop avec une certaine légèreté, suivi du titre "bullet" hérité par certain aspects des Kraftwerk, tandis que "Plastique" est une sorte d'electro-rap Lassigue Benthaussien, un peu plus corrosif. "Conspiracy" fait intervenir une voix féminine sur une construction plus pop et hindouisée. "Revolution" nous ramène vers une pièce plus rythmée, comme "Deine Welt" ou le très bon "Money". "Call Me" est le titre le plus accidenté de l'album puisque les sonorités deveinnent plus rèches et le chant plus trafiqué, plus froid. "Die Liebe" s'oreinte vers une techno très captivante, mais rien de meilleur que son "greyhound mix" industriel. Pourquoi n'avoir pas fait un peu plus dans cette voix ? Sans doute parce que le filon est moins rentable et le public plus exigeant. En conclusion, la qualité sonore est irréprochable avec une superbe panoramique et l'album est très homogène et même s'il est plutôt rythmé, il possède des vertues appaisantes. Nos teutons font un travail de professionnel bien carré. Voici une nouvelle expérience dans le vaste monde de l'électronique. "One More Piece" mérite toute notre attention. A écouter obligatoirement avec une bonne stéréo et en l'absence des voisins, afin de se permettre un bon volume sonore, qui donne toute sa dimension et sa splendeur à la musique de Digital Factor.