Le volume 2 d'une compilation éclectique sur Burning Emptiness Incorporated, un microlabel qui me tient à coeur et que j'ai eu la chance de découvrir il y a une bonne dizaine d'années. J'ai donc connu les premières productions tels que Tin.RP "hun_ger" et "starving (hun_ger v.6b), Moon " a second blue", O vs. Tin.RP "stéréophonique", Guitare Brothers  ou encore la compilation "ProPulsive"... Des trésors bien gardés ! Depuis, Burning Emptiness a évolué et fait du chemin, si bien que j'ai sous les yeux de belles fleurs en guise de pochettes couleur. C'est pour moi un honneur de vous présenter ce second volet du "programme de recherche bruitiste" sorti en septembre 2005. Ce qui compte ici n'est pas le genre musical, mais la qualité de la musique proposée car nous allons voguer au gré des invités (connus ou  méconnus) d'une ambiance à l'autre, calme ou rythmée, à commencer par Ultra Milkmaids, avec plusieurs albums parus chez Ant Zen qui nous propose une pièce très ambient et climatique quelque peu dérangeante . Eva Hertz & KenII propose un titre rythmé et festif "electro-trash" fort sympathique et on en redemande ! Normal Music fait dans la "robotic indus" pulsative et c'est un régal. Shallnotkill nous balance ses riffs de grattes dans la gueule pour une petite inscursion metal de bon cru. Ce n'est vraiment pas mon genre mais je dois avouer que ça passe bien. Serge quand à lui m'emballe un peu moins, avec un morceau plutôt electro pop et ludique qui vous colle à la cervelle toute la journée. Midwich nous ramène vers une ambient hypnotique et rotative très plaisante, puis ML nous emporte haut dans le ciel avec une rythmique et des sonorités saturées, des samples féminins et des nappes marquées mais tranquilles pour un petit voyage serein. Le Ciel se Couvrit de Bombes fait un interlude expérimental bien dosé, suivi des biens connus The Telescope, ici versus Moon, dans une envolée electro acoustique post rock atmosphérique. Cette compilation va me rendre fou et le titre de Amanonn ne m'aide pas trop en ce qui concerne une description fidèle de sa "petite fille de l'espace". Je vais dire rock expérimental, mais je suis loin du compte... ça me fait penser à Art of Noise que j'écoutais beaucoup dans les années 80. Darky vient tout écraser avec son "roboticus" techno hardcore "bontempi". Un peu jeu vidéo de la première heure. Margrave Ruediger, sonne à la fois expériemental, indus et conceptuel et ne me demandez pourquoi. Agathocles vs. DDN est rèche, corrosif et sombre, avant d'exploser en un métal de la même veine qui semble produit par des trolls. Et soudain, changement d'ambiance avec Krakow (...) pour une virée impro jazz, qui je dois bien l'avouer, me donne la migraine dans la première partie. La suite est quant à elle beaucoup plus intéressante avec un orgue d'église et un chant slave ivre. Le morceau est complètement farfelu et décousu et c'est très certainement ce qui fait son charme. The Shit, sonne punk avec grattes et bouillie electrotrash. Une composition bien sympathique qui remue. "O", fait quelques sons bizarres avec une guitare et de l'eau puis Muckrakers, que j'apprécie de plus en plus et que je me régale à découvrir un peu partout, nous vrille le crâne avec une indus destructive et abrasive, comme je les aime, bien cinglante. J'adore !!! Siemers vient calmer un peu le jeu avec une plage calme mais pas pour autant reposante. Souterraine, lugubre et envoûtante. Scramble nous gratifie d'une electro qui se déroule avec une force tranquille, sereine, sobre et sautillante, aux sonorités plutôt aïgues qui passe comme du bon chocolat. Napalmed nous enfonce un instant dans les entrailles de la Terre pour ressurgir en une éruption volcanique déchaînée avec le tout aussi bref "no think" de Tekken. Puis "l'homme qui a inventé le feu" nous entraîne dans une petite ronde robotique avant d'être fracassé par Government Alpha qui triture des sons extrêmement tendus et nocifs à l'image d'un acid ultra corrosif... c'est tout bonnement jouissif et me remémore le "I am Tamagotchi" de Hanayo in Panacea (c'était déjà en 1998) ! J'ai quasiment fait le tour de cette petite galette bien dense qui pour procure beaucoup de plaisir de par la diversité offerte à nos conduits auditifs bien trop habitués aux étiquettes et aux registres bien trop souvent limités. Il reste les mp3 et mes préférences vont à Rohypnoise & Planetaldol, Shizuka, United Bible Studies vs. COG, mais ce n'est qu'une question de goût. Si vous aimez encore être surpris et si vous n'avez que faire du "qu'en dira-t-on", NRP est la compilation qu'il vous faut !